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15 septembre 2008

La porte

Classé dans bonheur, famille, mon histoire

Il y a de ces jours remplis de bonheur,
des jours si sereins et merveilleux qu’ils
laissent derrière eux une traînée de
poudre *magique*.

Et cette poudre se répand le long des jours qui suivent — caressante, envoûtante — et on est tellement heureux qu’on a la sensation de déballer un cadeau qui devient toujours de plus en plus beau.

Pour moi, la magie s’est opérée le 26 août. C’était un mardi chaud et ensoleillé, une des journées les plus chaudes et ensoleillées de cet été qui n’avait semblé vouloir nous donner, jusque là, que des journées plutôt mornes et mouillés.

*

Le tapin
Tout a commencé par un rendez-vous fixé pour 13h00 au coin des rues Saint-Denis et Mont-Royal où j’ai dû attendre pendant un bon 40 minutes l’arrivée de F., une amie rencontrée sur Twitter.

Je dis bien un « bon » 40 minutes, car même si j’étais prise à passer tout ce temps debout sur le trottoir, j’avais du fun à chanter plein de chansons dans ma tête et à me faire chauffer la couenne au soleil, le dos confortablement appuyé à la façade d’un café. Reggae baby!

Au fil du temps qui s’étirait, j’ai eu l’impression d’être une pute qui protégeait son territoire ; amusée par ce jeu, je me suis mise à accueillir avec un grand sourire le regard des passants. J’étais une vieille pute — une pute à la retraite — pas du tout prête à me taper n’importe quel vieux schmuck.

Puis Mam’selle F. est apparue en claxonnant. Dès qu’elle a ouvert la portière de son auto, elle a commencé à s’excuser et à détailler les raisons de son retard qui avaient toutes un rapport avec la congestion de la circulation. Pas grave, que je lui ai fait comprendre en sautant dans la voiture, allez hop! trouvons un restaurant, car il était près de 14h00 et la pute avait un p’tit creux.

*

Le lunch
On a choisi de manger sur le côté ombragé de Saint-Denis. Installées à la terrasse du Chuch (cuisine végé thaï), nous étions bien contentes de faire connaissance face à face après tous ces mois de tweets et de courriels.

La nourriture était mmm exquise. La conversation aussi. On a jasé de nos vies, de nos tracas, de nos rêves ; mais on a surtout jasé de nos plans pour devenir riches et célèbres via Internet. On était high.

Après le repas, on est passées côté soleil pour un caffe latte, puis on a marché et on s’est arrêtées boire un cappuccino, et on a fini par terminer notre pèlerinage sur les marches d’un commerce où, survoltées par la caféine, secouées de fous rires, on a poursuivi nos divagations tout en guettant le parcomètre pour ne pas manquer l’expiration.

À 19h00, F. a dû se décider à partir — ses chats et ses chiens l’attendaient à la maison. Moi, personne ne m’attendait, ni chat ni chien, et je ne voulais pas rompre la magie. J’avais le goût de continuer à profiter du retour de l’été ; le goût de marcher encore et encore ; le goût de tordre cette journée pour en extraire le plus de bonheur possible. Ah, la goulue!

*

La balade
J’ai descendu la rue Saint-Denis jusqu’à la rue Sainte-Catherine, où j’ai tourné vers l’ouest, et j’ai slalomé sur la Catherine entre les gens un peu trop lents jusqu’à ce que j’aboutisse sur la rue Sainte-Elisabeth et à ce qui est — enfin! — l’objet de cette histoire : La porte dont il était question dans mon article du 8 septembre.

*

La porte

 

Nous voici donc sur la rue Sainte-Elisabeth.

À l’intérieur de la bâtisse décorée de graffiti, il y a un restaurant asiatique dont l’entrée principale se trouve sur Sainte-Catherine. (J’aime les graffiti.  Les graffiti artistiques, pas les tags tout croches.)

D’aussi loin que je me souvienne, cet immeuble de plus en plus délabré a été l’hôte d’un resto asiatique ; pas toujours le même, bien sûr, mais toujours asiatique.

L’immeuble tout illuminé, au bout de la rue, est un pub — Le Sainte-Elisabeth.

 

MontrealPlus.ca n’a que des éloges pour cet établissement :

L’un des meilleurs pubs à Montréal
Le Sainte-Elisabeth a cette chaleur et cette hospitalité caracté- ristiques aux pubs de la vieille Europe. Situé dans un immeuble bâti dans les années 30, ce pub possède toujours le charme de ses jeunes années, avec d’épais rideaux aux fenêtres, un foyer, des comptoirs en chêne poli et des lampes de verre teint qui donnent une chaude luminosité à l’endroit.

Le jardin secret
En entrant dans ce pub, vous ne saurez pas tout de suite que le Sainte-Elisabeth possède une cour clôturée dont les murs extérieurs sont tapissés de vignes. Pénétrez dans le jardin et vous pourrez découvrir une terrasse bourgeonnant de fleurs et de verdures durant la saison chaude. Il y a au deuxième étage du pub une terrasse vitrée qui surplombe le magnifique jardin. À quelques pas de la très animée rue Sainte-Catherine, cet endroit vous séduira dès la première visite et vous comprendrez pourquoi c’est une destination populaire à Montréal.

*

Chaleur,
hospitalité,
charme de ses
jeunes années,
jardin secret…ouais.

Pour moi,
cet endroit
sera toujours
« la shop ».

Voyez-vous, à partir des années 40 et jusqu’à sa mort survenue en 1975, cet immeuble appartenait au frère aîné de mon père — mon oncle Raymond, Contremaître en construction.

Quand j’étais petite, le rez-de-chaussée était occupé par un des employés de mon oncle, sa femme et ses deux enfants. Les étages se divisaient en chambres où vivotaient une série de personnages assez curieux, allant du rescapé de la Deuxième guerre mondiale à qui il manquait l’oreille droite, au vieil ivrogne épeurant qui tombait soûl mort dans l’escalier, à l’une ou l’autre de la douzaine et plus de prostituées qui ne faisaient que passer.

Mon oncle Raymond tenait son business au sous-sol de l’immeuble, un endroit sombre, humide et puant appelé communément « la shop ». On accédait à ce trou infesté de rats par cette porte qui, dans le temps, était peinturée grise et verrouillée avec un gros cadenas.

Papa travaillait pour son frère. Il était Contremaître.

Aussitôt que ma mère a eu son deuxième enfant, mon frère Robert né en 1954, Papa a commencé à m’emmener à la shop, le samedi ou le diman- che, afin de lui donner un peu de répit.

J’avais 3 ans et demi à la naissance de Robert ; j’étais une grande fille maintenant. Je me désennuyais du mieux que je le pouvais, soit à regarder — pas toucher! — les outils cordés sur l’établi, soit à tracer des dessins sur le plancher dans la poussière et le bran de scie.

Durant cette période, il est arrivé à mon père de s’absenter quelques fois pour (je le comprendrais plus tard) aller rendre visite à la prostituée de passage.

Ça lui arrivait quand son ami offrait de garder un oeil sur moi pendant qu’il buvait sa bière, assis dans le fauteuil en chêne de mon oncle Raymond.

Mais son ami ne faisait pas que garder un oeil sur moi. Il m’abusait sexuellement.

Voilà pour la chaleur, l’hospitalité et
le charme de mes jeunes années!

*

Le 26 août, j’ai marché jusqu’à cette porte comme je l’avais fait à plusieurs reprises dans le passé. Et cette fois, au lieu d’être écrasée sous le poids de la douleur, de la peine, de la laideur et de la solitude, j’étais en paix.

L’espace d’un éclair, c’est comme si on avait aspiré, par tous les orifices de mon corps, la grosse suie sale qui empoisonnait mon âme, pour ensuite y insuffler une lumière si douce, si chaude, si authentiquement bonne que j’en ai presque perdu l’équilibre.

J’étais ivre de bonheur…gaga…gougoune.

J’ai pris des tas de photos. Je valsais, je trottinais d’un côté à l’autre de la rue; je ne voulais plus quitter cette énergie.

J’ai aperçu des ouvriers qui travaillaient au coin de Sainte-Catherine. Étaient-ils là tantôt quand je suis passée? Je ne m’en souvenais plus.

Je me suis dirigée vers eux. Ça sentait le bois qu’on vient de couper, cette odeur qui fut présente toute mon enfance, toute ma jeunesse. Je l’ai fait remarquer au gars qui était grimpé dans l’échelle, à quel point ça sentait bon, que ça me rappelait mon père qui était menuisier.

En disant ça, j’ai compris que je n’en voulais plus à Papa de m’avoir abandonnée derrière cette maudite porte de malheur. Ma rancune s’est envolée, salut bye bye.

*

J’allais continuer ma route quand j’ai entendu la chanson qui jouait à la radio des ouvriers — The Times They Are A-Changing, de Bob Dylan. Je n’en revenais pas! Un jour, lorsque je vous raconterai l’histoire de mon frère André (1957-1994), vous comprendrez pourquoi.

 

Dylan, c’est mon frère André.
Et le 26 août, il était là
pour fêter avec moi.

11 septembre 2008

God’s Away on Business

Classé dans vidéos

Ça explique pourquoi Il n’exauce pas mes prières
pour un nouvel ordinateur. 😉


J’aime Tom Waits.
Et vous?

10 septembre 2008

Désolée…

Classé dans n'importe quoi

…de ne pas pouvoir dévoiler le secret de LA PORTE.

J’éprouve encore certains *défis* avec mon ordi,
et ceux-ci ralentissent énormément le travail qui,
en temps normal, se ferait en criant binne.

Espérant pouvoir vous présenter quec’chose bientôt,
je vous demande de m’envoyer de bonnes vibrations.

Merci! 🙂

8 septembre 2008

AbracadOza!

Après 10 jours sans ordi…POUF!…me voici.

Reposée, enlignée, énergisée…et encore plus déterminée
que jamais à poursuivre mon Road Trip Cybernétique vers
une vie plus PASSIONNANTE…une vie remplie de MAGIE.

Mais avant de retourner à ma Mappe aux Trésors…avant
de faire apparaître l’Homme de mes rêves, je dois vous dire
ce qui se cache derrière cette porte…

 

À suivre 🙂