Archives pour avril 2010

27 avril 2010

Naissance et poésie – le cadeau d’une sage-femme

Classé dans famille, mon histoire

L’année dernière, à pareille date, je vous racontais
la naissance de mon fils, Vincent.

Vincent et moi avril 1979

Ce matin, en fouillant dans mes archives, j’ai découvert le poème que nous avait offert Huguette Boilard, notre sage-femme en or, deux jours après avoir présidé à la nuit d’amour et de magie que fut cette naissance à la maison. Inspirée par ce que nous venions tous de vivre, elle avait tapé son poème à la machine — ah, l’ancien temps! — pour ensuite y joindre un p’tit billet écrit à la main, question de faire plus «personnel».

HUGUETTE BOILARD SAGE FEMME BILLET POUR POEME NAISSANCE VINCENT

Hommage de femme à celles qui ont
amoureusement donné la vie

par Huguette Boilard
29 avril 1979

Elle sourit,
surprise par une onde nouvelle
qui la caresse, arrondit et
gonfle son ventre

L’utérus prend vie,
s’anime de son intérieur bourré
d’une chair tendre

Elle sourit!
Son homme, tout proche,
fidèle,
lui ressemble,
il sur-veille la vie

Respire,
se détend,
contracte,
se repose…
Des vagues tantôt douces,
tantôt violentes
l’assaillent si tendrement
qu’elle les attend, les espère.

Ses yeux luisent,
tout juste lavés d’une fine
rosée de larmes,
celles qu’on laisse couler parce
qu’elles sont bonnes et dignes,
gouttelettes pures appelant la vie.

Son travail la broye doucement.
Fière,
Forte,
Femme debout,
Grande et fragile,
Elle savoure du plus profond de son ventre
les mouvements pour nous imperceptibles
de l’enfant qui s’avance.

Ses hanches se balancent
Son bassin vibre
s’ouvre
s’offre à la vie
comme le nénuphar à la clarté de l’aube

Sa respiration s’accélère,
Une émotion nouvelle,
sensation de plénitude
qui ouvre les cuisses

Fécondité réalisée,
Foetus à terme!
Oeuf minime couvé durant
neuf longs mois… si courts…

La vie
La vraie vie…
Un cri guttural et…
on ne sait trop qui,
de la mère ou de l’enfant,
décide de tout rompre

L’aquarium s’est fracassé!
Un liquide douçâtre, chaud,
à odeur de sperme frais
s’écoule entre ses jambes de
femme pleine.

S’ensuit un orgasme brutal :
les contractions prennent le pas de course,
Elle ne respire plus
elle halète animalement.

De respect tous baissent les yeux
Ces instants d’éternité, où seul l’instinct
a droit de cité,
unissent nos entrailles.

Sur son homme
sur la sage-femme
le liquide amniotique a coulé aussi,
Existe-t-il plus sainte eau pour asperger
les aimés?

La tête glisse, les gestes se bousculent
avec lenteur… orchestrés de mains
de femmes fertiles.

Elle halète, et geint,
doux rappel d’une intimité,
d’un coït cosmique où deux êtres
se sont étreints à jamais.

Femme féconde,
bonne comme l’humus ;
en elle gonfle
germe
éclate la semence…

Tête baissée,
recroquevillé sur lui-même,
l’enfant chemine dans le labyrinthe
vaginal.

Son coeur bat,
il a hâte.

Autour d’elle, les yeux la fixent,
les mains se font tendres,
on attend l’enfant.

Doux silence,
Respect de ces lieux sacrés,
On s’agenouille au pied du lit…
pour l’accueillir.

Crâne gluant,
Épaules tendres et velues…
Un cri…

Il se laisse glisser d’elle…

Dans un mouvement circulaire
et complet,
On le dépose sur le ventre chaud,
creusé,
Berceau magnifique
que seule la femme sait préparer.

Un instant on veut hurler cette
mise bas…
Mais l’énergie vitale se transforme
en chuchotements
en caresses
en un sanglot aussi délicat que ramage
d’hirondelles.

Les ventres tressaillent
Des mains se joignent
Des bouches se cherchent…
Alors que l’enfant expérimente sa première tétée
Cette femme, consacrée, se détend, rejette sa tête
en arrière dans un geste jouissant.

L’allaitement est bon.

Et se poursuit la farandole de la naissance,
la danse de la vie.

Qu’ils chantent donc ces ciels auxquels
on a cru!
Qu’ils jouissent donc ces anges dont
on ignore le sexe!
Que s’ouvre la grande fête,
celle des femmes pleines,
des enfants au sein;
Celle des filles devenues fertiles;
Celle des hommes jaloux de n’avoir
ni ventre habitable ni mamelles gonflées.
Que s’entende dans la nuit devenue
matin
un hymne si pur…
Que les lourds épis et les frêles pousses
taisent leur murmure…
Le nouveau-né a souri et s’est endormi…

Gilles, Vincent et Huguette

La voici donc, cette chère Huguette, savourant une bonne bière froide alors que Gilles, le papa, termine la toilette de Vincent. Ça se passait quatre mois plus tard, plus précisément le 15 août 1979, et je ne sais pas si c’est parce que j’avais savouré de la bière moi itou que la photo est si floue mais bon, c’est la seule photo que j’ai avec Huguette.

Bonne fête Vincent…
JE T’AIME
xoxo

petites fleurs

25 avril 2010

Souper avec Louis-Ferdinand Céline

Classé dans exTRAIT du jour, rituels

Depuis que je vis seule — ça doit faire quasiment douze ans –,
j’ai pris l’habitude de lire en mangeant.

couverture magazine littéraire Louis-Ferdinand Céline

Ce soir, le magazine littéraire HORS-SÉRIE No 4 – 4e TRIMESTRE 2002 — un numéro entièrement consacré à Louis-Ferdinand Céline — a eu l’honneur d’accompagner ma soupe aux légumes.

Pour ceux et celles qui se demandent pourquoi je lis une revue qui date de 2002, c’est parce que ma bonne amie Céline (coïncidence!) me refile régulièrement des piles et des piles de magazines et il arrive que certains d’entre eux aient été entreposés pendant plusieurs années.

SOUPE AUX LÉGUMES AVEC LOUIS FERDINAND CÉLINE

Voici donc un extrait, Céline vivant – Chronologie, signé André Derval :

1894 — 1899. Louis Destouches naît le 27 mai 1894 à Courbevoie, en région parisienne, dans l’appartement attenant au magasin de modes et lingerie tenu par sa mère, Marguerite. Son père, Fernand Destouches, est employé comme correspondancier dans une compagnie d’assurances, Le Phénix (devenue «Coccinelle-Incendie» dans Mort à crédit). Il est baptisé le 28 mai ; sa marraine est sa grand-mère maternelle, Céline Guillou, et son parrain, son oncle maternel, Louis Guillou.

Il est immédiatement placé en nourrice dans l’Yonne, à Voisines. Un an plus tard, il est rapproché du domicile de ses parents et envoyé en nourrice à Puteaux, rue des Valettes : il y reste deux ans.

En 1897, après de mauvaises affaires, les Destouches liquident le magasin de Courbevoie et s’installent rue de Babylone à Paris — Louis les rejoint ; sa mère est retournée travailler comme vendeuse dans la boutique de Céline Guillou, puis chez un chapelier. En novembre 1898, ils déménagent rue Ganneron dans le 18e arrondissement, puis en juillet 1899 au 67, passage de Choiseul («passage des Bérésinas» dans Mort à crédit), où Marguerite Destouches reprend une boutique d’«objets de curiosité».

Allô l’amour maternel…

Ça m’a touchée, même attristée, d’apprendre que Céline a été «placé» dès sa naissance et qu’il a vécu les trois premières années de sa vie séparé de ses parents. En tout cas, sa mère était émancipée pour l’époque. Et la famille avait la bougeotte!

bordure rouge jaune verte

22 avril 2010

jour de la terre – jour après jour

Classé dans dessins, paix & amour

Elle est hot. Elle est cool. Elle rock!
Et Elle nous aime
jour après jour.

happy earth day in nature

MERCI LA TERRE!
(((CARESSES)))

Ce doodle date de 1999 — encre noir et crayons Prismacolor. Namaste… Peace!

20 avril 2010

Un café à bord du Tim Hortons Express

Classé dans road trip

Suis arrivée chez Tim Hortons à 8h40 hier matin. Par chance, ma table préférée était libre : collée sur la vitrine, elle offre une vue magnifique sur le trafic dans le stationnement et sur les gens qui fument autour de la poubelle.

Coffe at Tim Horton's

Le, la ou les occupants précédents avaient tiré la toile afin de ne pas frire au soleil. Je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce à cause de cette toile tirée qui donnait à la vitrine un look plus intime, toujours est-il que tout à coup, j’ai eu l’impression d’être dans un train.

Au début, nous avons roulé vers Vancouver — ça a toujours été un de mes rêves d’y aller. Au bout de dix minutes, j’ai changé d’itinéraire : nous traverserions plutôt les provinces maritimes jusqu’à Cabot Trail, en Nouvelle Écosse — tout l’monde embarque!

Train

Cher/Chère …..(ton nom)….. ,

Je fais un TRÈS BEAU voyage!!!
Dommage que tu ne sois pas avec moi…

Grosses caresses et plein d’amour,
Mudd
xoxo

RANGEE D'ARBRES