Archives pour janvier 2013

24 janvier 2013

Lucky Me est arrivé !

Classé dans n'importe quoi

Oui, mes poussineaux et poussinettes, Lucky Me est arrivé sain et sauf chez moi… chez nous… dans nos belles montagnes laurentiennes. Mais le pauvre petit a vécu un long et périlleux voyage.

Premièrement, dès que je l’ai adopté, on l’a fourré dans un sac de plastique pour ensuite l’embarquer dans un avion en partance de St Albans, UK. Rendu à Montréal,  on l’a transporté par camion jusqu’au bureau de poste de Mont-Tremblant où il fut cueilli par ma factrice qui procéda à sa livraison dans ma boîte aux lettres.

C’est ici que ça tourne à la tragédie…

Hier, la factrice a placé Lucky dans la boîte numéro 4-A mais m’a laissé la clé de la boîte 4-B (pour comprendre la relation boîte/clé, voir les photos dans ce billet). Ce qui veut dire que mon ami a dû passer la nuit dans une prison de métal, à moins 42 degrés Celsius, en plus d’attendre tout l’avant-midi, aujourd’hui, avant que la factrice ne vienne le transférer de la boîte 4-A à la boîte 4-B.

Mais il y a encore pire.

Comme vous pouvez le constater, à une certaine étape du trajet, on a déchiré le sac après quoi on l’a refermé — maladroitement — à l’aide de ruban collant.

Qui a fait ça ?
Et pourquoi ?

Je suppose qu’à l’aéroport, quelqu’un a soupçonné quelque mauvais coup car Lucky présentait une entaille d’un pouce habilement dissimulée sous l’étiquette, juste à côté de sa queue. (cute, la queue, hein ?)

A-t-on cru qu’il faisait la contrebande de drogues ? de diamants ? d’explosifs ? d’organes humains ?

Qui sait ?!!!

Toujours est-il que sans anesthésie aucune, j’ai recousu le brave Lucky en faisant vite afin de profiter de l’engourdissement amené par son séjour de 24 heures sous un froid de canard.

En tenant compte de tout ce qui précède, j’en arrive à la conclusion que Lucky et moi sommes définitivement faits l’un pour l’autre — c’est un être rock ‘n’ roll, usé et abusé, encore debout et déterminé à avancer. YESSSSS.

LOVE
de Lucky et moi
xoxo

16 janvier 2013

Livre des commentaires – page 7

le livre des commentaires, page 7 : saut dans le vide je m'envole leap of faith

MAJ : Le commentaire en anglais — I’m taking the leap of faith — ne se traduit pas bien en français. Ce serait, genre, « Je fais un acte de foi »… ouf ! J’aurais quand même pu écrire « Je décolle et je m’envole » — au moins, ça rime. Trop tard.

16 janvier 2013

Livre des commentaires – page 6

le livre des commentaires, page 6 : se peinturer dans un coin

13 janvier 2013

L’écrivain de la famille (Grégoire Delacourt)

Classé dans exTRAIT du jour, livres

« L’écrivain de la famille » est le premier roman de Grégoire Delacourt.

L'écrivain de la famille (Grégoire Delacourt)

C’est l’histoire d’Édouard qui, à 7 ans, écrit un poème de 4 rimes qui déclenche aussitôt l’admiration de ses parents. Dès lors, on le proclame Écrivain de la famille. Marqué au fer rouge par ce titre qui l’angoisse plus qu’autre chose, il traînera son angoisse/ambition tout au long des années 70, 80 et 90 — de l’enfance à la vie adulte, de l’école au bureau, du lit conjugal au lit (…).

C’est aussi l’histoire d’une famille un peu folle, déchirante, déchirée. Je me suis attachée au frère cadet — il m’a arraché le coeur.

C’est une série de courts chapitres, des scènes de 3 ou 4 pages qui se dévorent comme un plat de délicieux petits canapés… parfois difficiles à avaler.

C’est drôle. Poignant. Cru.
Troublant de retenue.

J’ai a.do.ré.

*
*   *

EXTRAIT :

La psychanalyse fit des ravages dans notre famille.

Ma mère ne parlait plus parce qu’elle gardait ses mots pour son analyste, un certain Boucher, à Lille. Mon père se taisait parce qu’il savait que si les mots peuvent guérir, ils peuvent aussi blesser, détruire. Et nous n’osions poser de questions. Ouvrir la bouche pouvait déclencher un cataclysme.

Exemple.

Dans la cuisine jaune pâle qui avait vu mes débuts d’enfant de lettres, qui se souvenait de nos joies à être parfois une famille drôle et légère comme celles qui habitent dans les films de Frank Capra, je demandai un soir à mes parents alors que nous étions à table :

 — Est-ce que le silence ça veut dire qu’on ne s’aime plus ?

 Il y eut un silence, cela va sans dire, puis des objets volèrent.

Claire se mit à hurler, atteignit une octave inconnue. Mon frère en larmes l’imita ; terrifié, il se colla à elle, disparut en elle. Ils coururent sous les bombes se réfugier dans sa chambre. Je restai là, paralysé.

Il faut avoir vu ses parents se battre pour comprendre qu’un enfant puisse avoir envie de mourir.

Je m’allongeai sous la table. Un chiot trouillard.

Ma mère sortit de la cuisine, claqua la porte. Plus tard mon père quitta doucement sa chaise. Ses jambes tremblaient. Un vieillard de quarante-six ans désormais. Il entreprit de ramasser les mots brisés sur le sol, salière, assiette, verre, broc, ramequin. Il les recollera, les mots éparpillés. Puis il les rangera à leurs places premières, dans le bon ordre, pour en faire une phrase qui dit que tout va bien, que tout rentre dans l’ordre justement. Avec le temps, il tentera de cacher les cicatrices des mots. Il les poussera loin dans l’ombre du placard, jusqu’à l’oubli.

*   *
*

J’attends de lire son deuxième roman, « La liste de mes envies ».
On s’en reparle.

Grégoire Delacourt, auteur, L'écrivain de la famille

Rendez-vous sur le site de Grégoire Delacourt
vous y trouverez plein d’info et de belles images !