La semaine dernière, j’écrivais sur mon blogue anglo à propos du livre de Jon Kabat-Zinn, FULL CATASTROPHE LIVING — Using the Wisdom of Your Body and Mind to Face Stress, Pain, and Illness. Je disais avoir acheté le livre en avril de cette année, déterminée que j’étais à réparer les dommages causés à mon corps, ma tête et mon âme par 65 années de stress mal géré.
Because 2015 est mon Année de guérison.
J’écrivais qu’au bout d’un certain temps, j’avais laissé tomber le programme (qui devait durer 8 semaines) sans pour autant abandonner les bonnes habitudes prises lors de cette première étape, soit la méditation du matin et les repas mangés en pleine conscience.
C’est quand même pas pire !
La semaine dernière, j’avais l’intention de documenter ma deuxième étape en anglais seulement, question de m’alléger la tâche un peu. Eh bien aujourd’hui, ce n’est plus le cas : j’ai acheté le livre de Kabat-Zinn traduit en français — AU COEUR DE LA TOURMENTE, la pleine conscience — et je partagerai dorénavant mes notes et mes expériences dans les deux langues, doublant ainsi mes chances de guérir du stress, de l’anxiété et de la douleur avec la méditation. HA.
Voici une courte vidéo dans laquelle Jon Kabat-Zinn présente son programme. Si vous ne comprenez pas l’anglais, vous allez au moins rencontrer l’homme grâce à qui des milliers de personnes ont appris à relaxer au coeur de la tourmente…
Jour de Pâques vraiment tranquille, hier. Mon fils Vincent travaillait à la Station Mont-Tremblant, ce qui fait qu’on n’a pas pu descendre en ville pour les festivités en famille. Depuis que je suis dans le nord, j’ai manqué pas mal de fêtes… et ça commence à me peser sur le coeur. Mais bon, c’est la vie, et cette vie va bientôt prendre une nouvelle tournure — restez à l’écoute.
Déterminée à ressusciter ma bonne humeur, je suis allée promener ma solitude, direction downtown St-Jovite. Après une visite chez Jean Coutu pour acheter deux minis oeufs Cadbury — à dévorer dans la soirée —, j’ai décidé de m’offrir un festin fast food à La Roulotte dont les portes sont à nouveau ouvertes depuis le 1er mars, signe que le printemps est arrivé. Yé !
Le propriétaire, qui a préféré ne pas être photographié (dommage, car c’est un sacré bel homme), m’a raconté — après que je lui ai dit que ses frites étaient les meilleures frites au monde — que j’avais là le résultat de 35 ans d’expérience dans la confection de patates frites… rien de moins. Son parcours a débuté à Senneterre, en Abitibi, où il possède toujours son premier commerce, et ces derniers 10 ans, il a mis ses énergies au profit de sa Roulotte de St-Jovite, perfectionnant sans cesse sa recette de sauce barbecue = absolument délicieuse !
Malgré la présence de 10 chauds degrés Celsius à l’extérieur, j’ai opté pour une table à l’intérieur, collée sur le bord des fenêtres. Le soleil m’a offert un beau cadeau : perçant les nuages juste pour moi, il m’a accompagnée tout au long du repas. J’ai pu étirer mon plaisir en lisant deux chapitres du livre The Guru Looked Good, un premier recueil de mémoires écrit par Marta Szabo, une amie Facebook. Si vous comprenez l’anglais, voici un billet qui offre quelques détails à son sujet.
Une fois mon envie de frites-sauce assouvie, je suis rentrée chez moi… une autre marche de 3.5 kilomètres au cours de laquelle j’ai pu roter mon Coke dans l’air pur des montagnes.
Je vous laisse avec cette photo prise l’été passé… La Roulotte dans toute sa splendeur colorée !
Adresse : 795, rue de St-Jovite, Mont-Tremblant, Québec
(stationnement à l’arrière, tables de pique-nique, mini putt)
« L’écrivain de la famille » est le premier roman de Grégoire Delacourt.
C’est l’histoire d’Édouard qui, à 7 ans, écrit un poème de 4 rimes qui déclenche aussitôt l’admiration de ses parents. Dès lors, on le proclame Écrivain de la famille. Marqué au fer rouge par ce titre qui l’angoisse plus qu’autre chose, il traînera son angoisse/ambition tout au long des années 70, 80 et 90 — de l’enfance à la vie adulte, de l’école au bureau, du lit conjugal au lit (…).
C’est aussi l’histoire d’une famille un peu folle, déchirante, déchirée. Je me suis attachée au frère cadet — il m’a arraché le coeur.
C’est une série de courts chapitres, des scènes de 3 ou 4 pages qui se dévorent comme un plat de délicieux petits canapés… parfois difficiles à avaler.
C’est drôle. Poignant. Cru.
Troublant de retenue.
J’ai a.do.ré.
* * *
EXTRAIT :
La psychanalyse fit des ravages dans notre famille.
Ma mère ne parlait plus parce qu’elle gardait ses mots pour son analyste, un certain Boucher, à Lille. Mon père se taisait parce qu’il savait que si les mots peuvent guérir, ils peuvent aussi blesser, détruire. Et nous n’osions poser de questions. Ouvrir la bouche pouvait déclencher un cataclysme.
Exemple.
Dans la cuisine jaune pâle qui avait vu mes débuts d’enfant de lettres, qui se souvenait de nos joies à être parfois une famille drôle et légère comme celles qui habitent dans les films de Frank Capra, je demandai un soir à mes parents alors que nous étions à table :
— Est-ce que le silence ça veut dire qu’on ne s’aime plus ?
Il y eut un silence, cela va sans dire, puis des objets volèrent.
Claire se mit à hurler, atteignit une octave inconnue. Mon frère en larmes l’imita ; terrifié, il se colla à elle, disparut en elle. Ils coururent sous les bombes se réfugier dans sa chambre. Je restai là, paralysé.
Il faut avoir vu ses parents se battre pour comprendre qu’un enfant puisse avoir envie de mourir.
Je m’allongeai sous la table. Un chiot trouillard.
Ma mère sortit de la cuisine, claqua la porte. Plus tard mon père quitta doucement sa chaise. Ses jambes tremblaient. Un vieillard de quarante-six ans désormais. Il entreprit de ramasser les mots brisés sur le sol, salière, assiette, verre, broc, ramequin. Il les recollera, les mots éparpillés. Puis il les rangera à leurs places premières, dans le bon ordre, pour en faire une phrase qui dit que tout va bien, que tout rentre dans l’ordre justement. Avec le temps, il tentera de cacher les cicatrices des mots. Il les poussera loin dans l’ombre du placard, jusqu’à l’oubli.
* * *
J’attends de lire son deuxième roman, « La liste de mes envies ».
On s’en reparle.
J’ai eu un moment aha! ce matin après avoir laissé un commentaire sur le billet de Lori Stone, shifting the mood : Pourquoi ne pas écrire un livre de commentaires ?
Je vais le faire.
Et je veux m’assurer que personne ne volera mon idée, alors le titre de ce billet sert de droit d’auteur.
Vous êtes prévenus !
Tenez-vous prêts pour le premier commentaire… disponible en ligne très bientôt !